La Présidence des Affaires Religieuses turque, la Diyanet, autorité politiquement forte et religieusement très influente, dévouée au pouvoir en place, a interrogé publiquement le 4 janvier 2016 la moralité des mariages entre musulmans sunnites, majoritaires dans le pays, et alévis, une minorité non reconnues par la Constitution turque.
Ce débat très ancien, qui interroge avant tout « l’islamité » des alévis, considérés par les fondamentalistes comme des mécréants, témoigne des discriminations dont cette minorité fait l’objet encore aujourd’hui, malgré son poids démographique (entre 15 et 25 % de la population) et malgré l’image de tolérance et de modernité dont la Turquie essaye de se doter depuis plusieurs années.
L’islamisation de la Turquie entamée depuis quelques années par le Président Recep Tayyip Erdoğan, consistant notamment en une valorisation publique de l’islam sunnite et un rapprochement ostentatoire avec les puissances sunnites du Golfe, ne devrait pas contribuer à encourager la reconnaissance de l’alévisme et de ses 10 à 20 millions d’adeptes en Turquie.
Image : logo de la Diyanet, By Bdrfrkn – http://www.diyanet.gov.tr/UserFiles/foyvolant/5_yonergeler/18.pdf, CC BY-SA 4.0,